LES TECHNIQUES DE CAMBRIOLAGE
Posté le 18/12/2024
Poignée arraché |
Effraction du cylindre
L'arrachage est une technique très courante sur les portes munies de cylindres qui dépassent à l'extérieur.
Le cambrioleur, avec un outil adapté, attrape le cylindre qui est soit tourné en force jusqu'à ce qu'il casse, soit arraché de la porte. Il ne reste plus qu'à glisser un crochet et la serrure est ouverte.
Sur cette porte bleue (type porte d'appartement moderne avec serrure multipoints encastrée), la poignée extérieure (non blindée) a été arrachée en force, puis le cylindre européen (photo ci-contre) a été fracturé et arraché de la serrure avec une pince.
Il a alors suffit d'actionner la serrure multipoints à l'aide d'une clef de chantier ou d'un crochet.
Temps d'ouverture total : moins d'une minute dans la plupart des cas !!!
C'est un mode d'effraction courant, surtout si la serrure est équipée d'un cylindre européen (cas de la quasi-totalité des maisons neuves et appartements récents avec serrure multipoints encastrée).
En dessous la même technique appliquée à une porte pleine en bois :
- la plaque extérieure (non blindée) est cassé puis arrachée
- le cylindre est fracturé et arraché en force avec une pince à griffes
- la serrure multipoints est ouverte en quelques secondes
Certains cambrioleurs attaquent le cylindre en utilisant d'autres techniques : ils tentent de le percer, de le scier ou de le tronçonner, pour déverrouiller le mécanisme en force.
Les solutions possibles : poser une serrure certifiée A2P (ces serrures intègrent des protections contre l'arrachage, le perçage, le tronçonnage ...)
- a minima, veiller à ce que votre cylindre ne dépasse pas à l'extérieur de la porte
- si vous avez une serrure multipoints que vous voulez renforcer, posez un verrou de condamnation de tringle.
Effraction de la porte
Certains ont le désagrément de retrouver leur porte dans cet état en rentrant chez eux :
La technique du trou d'homme est plutôt impressionnante !
Dans le premier cas la porte plane alvéolaire non blindée ne présente aucune résistance face à une attaque à la masse ou à la scie. Le cambrioleur n'a plus qu'à se glisser par le trou et souvent il trouve un double des clefs à l'intérieur lui permettant d'ouvrir la porte pour repartir avec des meubles.
La seconde porte se rencontre dans les immeubles haussmanniens : porte 'à panneaux' avec montants massifs et des panneaux de bois moins épais enchâssés. Sous un coup de pied violent ou aidé d'une scie ou d'une masse, le panneau du bas est éjecté, permettant l'introduction dans les lieux.
Cette technique s'est développée dans les grandes villes ou de nombreux résidents ont pris la précaution de poser une serrure 3 ou 5 points et des cornières antipince, mais en oubliant de blinder le battant de la porte !
Deux techniques qui permettent une effraction facile de la porte si celle-ci s'ouvre de l'intérieur avec un ou plusieurs boutons :
- si c'est une porte vitrée, le cambrioleur découpe ou casse la vitre, passe la main, et tourne les boutons
- si c'est une porte en bois qui n'est pas blindée, il découpe en quelques secondes de quoi passer la main dans le panneau de la porte (à hauteur des serrures ou verrous) ... et tourne les boutons !
Les solutions possibles :
- poser un blindage plat, un blindage pivot
- blinder la porte en posant un bloc-porte blindé certifié A2P BP à la place de la porte existante
- veiller à choisir serrures et verrous à double entrée (fonctionnant avec la clef à l'extérieur ET à l'intérieur)
Effraction côté paumelles
Le cambrioleur attaque la porte du côté des paumelles (gonds).
Ce mode d'effraction est de plus en plus courant, notamment sur les portes blindées d'ancienne générations munies d'un blindage plat. Nous voyons ici, depuis l'intérieur, ce qui reste après une effraction réalisée au pied de biche côté paumelles, c'est à dire du côté où la porte pivote.
La porte était pourtant équipée de 'renforts de paumelles', mais ce dispositif, sur un bâti en bois, n'apporte en fait aucune résistance, il a même plutôt tendance à fragiliser l'huisserie. Tout comme les 3 paumelles, les renforts de gonds vissés dans le bois ont facilement cédé sous la pesée exercée par l'outil d'effraction.
Il n'est donc pas recommandé de poser de renforts de paumelle sur une porte dont le battant et le dormant sont en bois.
Les solutions possibles :
- poser des cornières antipinces
- poser une cornière de pivotement avec 4 paumelles soudées
- poser un blindage pivot
- poser un bloc-porte blindé certifié A2P BP à la place de la porte existante
- s'il s'agit d'une porte de service, poser 2 ou 3 barres de sécurité en métal transversales en plus des serrures.
Effraction des points de verrouillag
Voici quelques exemples de portes fracturées côté serrure par utilisation d'outils : pied de biche, pince monseigneur ...
Serrure éjectée |
montant éclatée |
Ces portes ont été ouverte par effraction côté serrure :
dans le premier cas, le battant en bois très fragile et non renforcé par un blindage a cédé sous la force déployée, et la serrure a été éjectée dans le second cas, le bois du battant de la porte est peu abimé : le montant en bois supportant la gâche (dormant) a éclaté sous la pesée exercée par le pied de biche
Pour ce type d'effraction côté serrure, plusieurs possibilités :
- la gâche est arrachée du montant et/ou les vis de fixation cèdent
- la gâche est "déchirée" (le métal cède sous la poussée)
- le montant en bois éclate
- la serrure ou le verrou sont arrachés de la porte
Introduction du pied de biche |
Ouverture au pied de biche |
La technique généralement utilisée pour ouverture par effraction
Le pied de biche ou pince monseigneur est inséré en force entre la porte et l'huisserie. Les points de verrouillage, s'ils n'ont pas été renforcés, cèdent les uns après les autres sous la poussée qui est considérable car l'effet de levier démultiplie la pression exercée.
Le cas particulier des serrures encastrées (serrures à larder)
photo 1, vu côté intérieur, l'effraction d'une serrure encastrée. Sous la poussée exercée le montant et la gâche ont cédé.
photo 2, vu côté extérieur, la porte a été ouverte avec un tournevis glissé entre les 2 battants : le bois a été arraché et la gâche n'a pas résisté.
Les serrures encastrées sont très fragiles et pas recommandées, sauf si la porte est blindée et munie d'une serrure encastrée certifiée A2P.
Si la serrure est munie de 'pênes galets' elle n'offre aucune résistance.
Les solutions possibles :
- plusieurs verrous en applique ou une serrure multipoints certifiée A2P (au moins 3 points, de préférence 5 points)
- une cornière antipinces et un plat de battement central si la porte est à double-vantail
- renforcement des gâches : fixations renforcées, pose de gâches cornières, brides de renforcement, gâches soudées...
- renforcement du bâti bois côté serrure par une cornière métal vissée ou par un fer plat vissé
- un blindage plat, un bloc-porte blindé certifié A2P BP à la place de la porte existante
- s'il s'agit d'une porte de service, poser 2 ou 3 barres de sécurité en métal transversales en plus des serrures
PÊNES GALET
MAUVAIS
PÊNE DORMANT
BON
Les pênes 'galet' et leurs gâches n'offrent aucune résistance.
Choisir une serrure avec pênes dormants, de préférence certifiée A2P.